Les optométristes menacent de claquer la porte de la RAMQ
Avec des informations de François Delisle
Comme 85% des optométristes de la province, la Clinique d’optométrie des Îles se retirera bientôt du Régime d’assurance-maladie du Québec (RAMQ) en raison de l’échec des négociations avec le gouvernement.
Cela signifie que les moins de 18 ans, les 65 ans et plus ainsi que les prestataires de l’aide sociale devront débourser pour leurs examens de la vue, entre autres, à partir du 21 novembre.
À moins d’un revirement de situation, c’est donc 50% de la clientèle de la clinique qui ne sera plus couverte par la RAMQ, indique sa propriétaire, la Dre Amélie Poirier.
Cette situation nous inquiète, particulièrement pour notre clientèle vulnérable […] Déjà, certains de nos patients et patients se privent de consultations en urgence ou de suivis de leur santé oculaire en raison des frais de prise en charge qui ne sont pas assurés par la RAMQ. Comme les soins en ophtalmologie ne sont pas offerts en continu aux Îles et que les médecins ne sont pas toujours à l’aise de gérer certaines conditions oculaires, nous considérons que nous sommes des intervenants clés pour agir en première ligne pour la santé des yeux. Nous sommes disposés à en faire plus […], mais nous avons besoin que notre contribution soit reconnue à une juste valeur.
Du côté de l’opticienne Catharina Cyr Leblanc, le changement affectera aussi les patients qui demandent des services optométriques. Des optométristes y font des consultations à toutes les deux semaines.*
Selon le président de l’Association des optométristes du Québec, le Dr Guillaume Fortin, les tarifs à l’acte accordés par le gouvernement ne laissent que des miettes aux professionnels de la vue.
En comparaison, les optométristes empocheraient en moyenne 46 dollars par visite privée.
L’entente quinquennale sur la tarification entre le ministère de la Santé et l’association est échue depuis 2020.
Devant l’impasse, les membres n’ont d’autre choix que de se retirer du régime public, fait valoir Dr Fortin.
Cette décision n’est pas prise de gaieté de cœur, assure-t-il, se disant conscient des enjeux d’accessibilité que la situation entraine.
À ses yeux, l’espoir d’arriver à une entente avant la date butoir du 21 novembre s’amenuise.
D’ici là, des rencontres de négociations sont prévues.
*Ce texte a été corrigé à la suite d’une vérification.
Pour réécouter l’entrevue avec le Dr Guillaume Fortin: