Un groupe d’étudiants interpelle Legault

Suite au point de presse du 6 janvier 2021, nous vous écrivons aujourd’hui pour vous communiquer notre incompréhension et notre détresse. Nous, étudiants fréquentant les établissements des études supérieures, sommes inquiets face à l’avenir de nos études. Comme vous l’avez si bien dit lors de votre point de presse, Monsieur Legault, l’éducation est votre priorité. Elle l’est pour nous aussi. Notre expérience d’apprentissage en temps de pandémie ainsi que l’absence d’informations concernant les études supérieures pour les semaines à venir nous laissent perplexes et anxieux.

Suite à notre dernière session, nous sommes fatigués et déçus des mesures mises en place concernant les études supérieures, ce pour quoi nous appréhendons la prochaine session. La qualité de l’enseignement était nettement inférieure par rapport à celle reçue avant la pandémie. Les enseignants et le personnel étaient peu informés de la situation, ce qui nous créait beaucoup d’angoisse. Non seulement ce manque d’informations affectait la structure de nos cours, mais aussi notre session d’examen, qui est déterminante pour la poursuite de notre parcours. Par exemple, l’Épreuve uniforme de français, habituellement essentielle à l’obtention de notre diplôme collégial, a été annulée moins d’un mois avant la date fixée. Ce genre de situation crée une détérioration importante de notre santé mentale et a aussi un impact majeur sur nos performances scolaires.

Mentionnons également qu’une incohérence s’installe au niveau des consignes appliquées dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire par rapport aux établissements d’études supérieures. Bien sûr, nous comprenons l’importance de garder les jeunes du primaire et du secondaire dans les écoles. Ce qui est nébuleux, ce sont les raisons pour lesquelles les études supérieures ne pourraient pas, elles aussi, poursuivre leurs activités en présentiel. Les étudiants des cégeps et des universités sont des adultes qui ont choisi de poursuivre leurs études postsecondaires. C’est notre devoir, en tant que citoyens, de protéger la population. Nous sommes responsables, nous avons la capacité et la volonté de respecter les consignes sanitaires pour recevoir un enseignement de qualité sans mettre notre santé et la santé des autres en danger. Les mesures sanitaires sont facilement applicables, surtout pour des adultes. Il est effectivement possible de recevoir de l’enseignement à distance, mais il est ici nécessaire de comprendre que ce n’est pas parce que c’est possible que c’est la bonne décision à prendre.

Ce qui est fâchant M. Legault, c’est que vous n’en avez même pas parlé lors de votre point de presse d’aujourd’hui. Nous sommes en colère, nous sommes déçus, nous sommes inquiets. Inquiets pour nous et pour l’avenir du Québec qui sera bientôt entre nos mains. Nous sommes compréhensifs et coopérants face aux décisions, nous demandons seulement d’être entendus et considérés. Les choses doivent changer si votre priorité est réellement l’éducation.

Mariane Arseneau

Tommy Aucoin

Noémie Landry

Laurence Leblanc

Léa Richard-Cormier