Accident mortel : plusieurs ressources déployées pour éclaircir les circonstances de l’accostage
Avec la collaboration de Laurence Dami-Houle
Un total de quatre enquêtes différentes sera déployé pour faire la lumière sur l’accident tragique qui a coûté la vie à Jean-Nicolas Poirier lors de l’accostage du Madeleine II le 9 janvier dernier.
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada, un organisme indépendant relevant du fédéral, a fait volte-face, confirmant vendredi après-midi qu’il enverra finalement une équipe d’enquêteurs afin de recueillir des informations et d’évaluer l’événement survenu.
L’infrastructure et les manœuvres seront analysées
Si la thèse d’une défaillance de l’infrastructure est toujours au cœur des enquêtes, le BST confirme par courriel que «son analyse des informations recueillies au cours des derniers jours l’a amené à vouloir en savoir plus sur les opérations du navire et l’amarrage».
Dans les jours suivant l’accident, différents médias ont rapporté qu’une borne d’amarrage aurait cédé au moment de l’accostage du Madeleine II, entrainant une suite d’événements ayant coûté la vie au jeune marin.
Le BST ajoute que la bitte d’amarrage, propulsée plusieurs centaines de mètres plus loin dans le port, sera acheminée à son laboratoire d’Ottawa afin de l’analyser.
Au moins deux enquêteurs seront dépêchés aux Iles.
L’organisme indépendant fera ensuite l’examen et l’analyse de ce qui a été recueilli sur le terrain afin de déterminer la suite de l’enquête selon les différents critères de sa politique de classification des événements.
Notons que le mandat du BST n’est pas d’attribuer de responsabilité civile ou pénale, mais d’améliorer la sécurité en matière de transports.
Le fédéral enquête en vertu du code du travail
Par ailleurs, deux inspecteurs de Transports Canada sont chargés d’analyser la situation à bord du traversier selon le Code canadien du travail et le Règlement sur la santé et la sécurité au travail en milieu maritime
De son côté, le ministère de l’Emploi et du Développement social aura la responsabilité d’éclaircir les circonstances liées au quai commercial en vertu de la partie II du Code canadien du travail et du Règlement canadien sur la santé et sécurité au travail.
Une mise à niveau exigée depuis longtemps
Rappelons qu’en mars 2021, Transports Canada, propriétaire du port de Cap-aux-Meules, avait condamné plusieurs bornes d’amarrages du quai des pêcheurs en raison de sa faible capacité portante révélée par une inspection réalisée à l’automne 2020.
En mai 2021, le Regroupement des usagers, la Communauté maritime des Îles, la CTMA, les pêcheurs de crabe des neiges et les industriels de transformation demandaient formellement un plan d’action fédéral pour la mise à niveau des installations du port.
La SQ transmettra le dossier au Bureau du coroner
Finalement, la Sûreté du Québec indique qu’elle n’émettra aucun commentaire sur la situation et qu’elle transmettra les informations issues de son enquête au Bureau du coroner.