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Eau potable: la série d’événements derrière la chute du niveau dans les réservoirs

(Photo: MunÎles)

Îles de la Madeleine

Selon la Municipalité des Îles, un malheureux concours de circonstances a entrainé la chute critique des niveaux d’eau potable des réservoirs de l’île centrale et de Grande-Entrée.

D’abord, deux bris d’aqueduc sur les conduites maitresses de l’île centrale, à quelques jours d’intervalle, ont forcé le drainage complet du réseau.

Photo: Municipalité des Îles

Jumelée aux activités industrielles et du quotidien, la situation a entrainé une baisse drastique du niveau d’eau au tiers dans le réservoir de L’Étang-du-Nord, explique la directrice des travaux publics, Caroline Richard.

À Grande-Entrée, c’est une autre série d’événements qui a fait en sorte que le réservoir s’est vidé plus vite qu’il ne s’est rempli.

Puisque la couche d’eau potable se situe très près des poches d’eau salée et saumâtre, les puits pompent la nappe phréatique en alternance. Lorsque l’effort de pompage s’approche de la zone de vulnérabilité, les puits arrêtent de fonctionner.

Le directeur des infrastructures, Jean Hubert, raconte la suite.

À un certain moment, la situation globale a presque nécessité de mettre en œuvre les mesures d’urgence, souligne le maire Antonin Valiquette. Cependant, grâce aux efforts de de la communauté, le débit de remplissage est resté plus élevé que celui de distribution dans les deux secteurs, ajoute-t-il.

Jean Hubert, Caroline Richard et Antonin Valiquette (photo: CFIM)

Le niveau d’eau potable dans les réservoirs est revenu à la normale en date de mardi matin.

Impacts sur la population et les activités industrielles

Le 9 avril au matin, la Municipalité a lancé des avis publics pour demander à la population de l’île centrale et de Grande-Entrée de limiter sa consommation d’eau personnelle, vu les « très faibles » niveaux des réserves en eau. Ces avis ont perduré jusqu’au 14 avril.

Pendant ce temps, les commerces et industriels ont aussi été sollicités pour mettre la main à la pâte. CISSS des Îles, lave-auto, nettoyeur, CTMA, usines de transformation… C’était appel sur appel pour établir des stratégies de réduction de l’utilisation d’eau alors que la crise se résorbait tranquillement, explique Caroline Richard.

À la demande de la Municipalité, les deux usines de transformation ont mis leur production de crabe des neiges sur pause, le temps de trouver une alternative. Du côté de Grande-Entrée, Pêcheries Léomar a repris ses activités au bout de 24 heures, en utilisant de l’eau salée pour certaines opérations et en faisant appel à des camions-citernes lorsque nécessaire.

À L’Étang-du-Nord, la problématique a affecté les activités de Fruits de mer Madeleine plus longtemps, dès le début de la semaine, alors que la saison de pêche au crabe venait de commencer. L’usine a perdu deux journées et demie de production et a dû envoyer environ 80 000 lbs de crabe à l’extérieur des Îles pour éviter les pertes, selon les informations de Radio-Canada.

Post-mortem d’une situation « exceptionnelle »

Tout compte fait, c’est une situation « exceptionnelle » survenue sur l’archipel, conclut la Municipalité. Cet événement entraine toutefois une réflexion au sein de l’administration municipale, pour répondre à la demande croissante tout en protégeant la ressource. Plusieurs actions sont à l’étude, peut-on lire dans le communiqué bilan, notamment « l’optimisation des procédés et l’amélioration du réseau d’approvisionnement et de distribution », ou « l’installation de compteurs d’eau ».

Rappelons qu’en septembre 2023, la Municipalité a adopté un plan pour se conformer aux directives gouvernementales en la matière. Tous les immeubles commerciaux et industriels construits après cette date doivent être munis d’un compteur d’eau. Pour les bâtiments construits avant cette date, on parlait d’installation progressive d’ici 2030 en fonction des usages.

En attendant, la Municipalité doit procéder à la mise à jour de deux plans importants pour la gestion de l’eau potable. Un appel d’offres sera lancé vers la fin de l’été pour embaucher une firme mandatée pour revoir le Plan directeur de gestion de l’eau potable, dont la dernière mouture date de 2009. Il s’agit d’un document qui planifie les besoins futurs en prenant en compte, entre autres, les projections démographiques, la capacité du réseau d’alimentation et le schéma de couverture incendie.

Un autre plan quinquennal, celui des interventions sur le réseau d’aqueduc, sera révisé puis publié au cours du mois de juin. Il s’agit de la « liste d’épicerie » de la Municipalité en ce qui a trait aux travaux planifiés sur les conduites.

Toutefois, spécifie Antonin Valiquette, la communauté elle-même doit réfléchir à sa consommation d’eau et à préserver cette ressource précieuse.


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