Les acquis des travailleurs sont malmenés par le PL-59 selon les directions régionales de santé publique
Les directions régionales de santé publique s’inquiètent de voir la santé de la population générale être mise à mal par le projet de loi 59, qui vient modifier les dispositions de la loi sur la santé et la sécurité au travail, ouvrant la porte au secteur privé.
D’entrée de jeu, la santé publique constate une avancée pour ce qui est des secteurs touchés par la loi, qui se concentrait auparavant sur les industries jugées prioritaires, représentant environ 25 pourcent des milieux de travail.
Le docteur Yv Bonnier Viger nuance ce constat et souligne que considérant la nature des conflits entre les employeurs et les employés, il est essentiel de maintenir l’indépendance des professionnels impliqués, un élément au cœur de l’actuelle loi qui remonte à la fin des années 70.
Cette réforme se fait selon lui au détriment de la population et s’inscrit dans un processus de dérégulation des marchés observé partout dans le monde.
Il croit à l’inverse que la santé publique, bien que sous-financée, pourrait très bien élargir son rôle actuel en distribuant plus efficacement ses ressources et en redéfinissant les cadres de sa collaboration avec les employeurs.
Malgré le projet de loi, le docteur Bonnier Viger se veut rassurant quant au maintien des emplois en santé publique, réaffirmant les divers rôles de l’institution qui ne se limitent pas au secteur du travail.
Il s’inquiète toutefois de voir disparaitre l’expertise acquise par la santé publique lors des 40 dernières années, mettant ainsi à risque les travailleurs.