L’Office des pêcheurs et l’AQIP adoptent une nouvelle convention de mise en marché du homard des Îles
Après des années de négociations, de comparutions devant la Régie des marchés alimentaires et agricoles et d’analyses de firmes d’experts, l’Office des pêcheurs de homard des Îles et l’Association Québécoise de l’Industrie de la Pêche (AQIP) s’entendent sur une nouvelle mouture de la convention de mise en marché qui dicte la formule de fixation du prix du homard versé à quai.
La signature de la nouvelle convention, qui sera mise à l’épreuve durant la prochaine saison, résulte de concessions faites par les deux parties.
L’AQIP concède le maintien de la moyenne pondérée des trois meilleurs vendeurs dans le calcul du prix, alors qu’elle voulait initialement y intégrer la moyenne des six industriels du plan conjoint, en plus d’accorder la conservation du Seafood Price Current comme valeur témoin du marché.
La nouvelle formule intègre comme prix de référence au marché un ratio obtenu par la division du prix moyen versé aux pêcheurs par le prix moyen du Seafood price current sur trois ans pour le homard d’une livre et demie.
Les multiplicateurs de la formule ramènent la valeur du prix payé au pêcheur à près de 69% de la valeur témoin, en éliminant la notion d’écart de 25 sous qui représentait le seuil permettant d’ouvrir les négociations d’ajustements, alors qu’auparavant le ratio tournait plutôt autour de 74%, une proportion déconnectée de la réalité pour les acheteurs aux Îles selon le directeur de l’AQIP, Jean-Paul Gagné :
Selon le président de l’Office des pêcheurs, Pascal Chevarie, la formule élaborée par les firmes Deloitte et Forest Lavoie Conseil, qui contrairement à l’ancienne version s’ajustera en fonction de l’état des marchés, est plus représentative et ne risque plus d’être remise en question par le tribunal d’arbitrage de la Régie des marchés alimentaires et agricoles du Québec :
La répartition sur les ventes de homard par les acheteurs du plan conjoint demeure la même, soit une part de 75% du prix de vente qui revient aux pêcheurs sur les 3 premiers dollars par livre, et de 90% sur l’excédent.
Alors qu’en 2020, l’Office des pêcheurs de homard des Îles demandait déjà aux 325 détenteurs de permis de ne pas utiliser de maquereau frais comme appât, étant donné qu’il est susceptible de développer une toxine qui rend le homard impropre à la consommation s’il n’est pas préalablement refroidi ou congelé, l’interdiction est maintenant inscrite à la convention de mise en marché pour 2021.
L’entente prévoit aussi l’utilisation uniforme des bacs de 16 livres et demie pour le pesage ainsi que l’identification du homard des Îles, au moyen d’élastiques qui seront distribués à l’ensemble de la flotille à partir de 2022 :
Ni l’Office ni l’AQIP n’ont voulu commenter la demande d’ajustement monétaire actuellement sur la table pour trois des neuf semaines de la saison 2020, pour lesquelles les homardiers madelinots demandent une bonification globale de 2 millions 191 mille dollars par rapport au prix reçu.
D’autre part, le directeur général de l’AQIP, Jean-Paul Gagné, se dit optimiste par rapport à l’état du marché du homard pour la saison qui s’ouvrira normalement le 8 mai aux Îles.
Selon lui, la demande sera forte puisque la plupart des clients ont maintenu des inventaires très bas depuis l’an dernier compte tenu des consignes sanitaires et des fermetures liées à la pandémie.
Il anticipe un prix versé à quai autour de 8 dollars la livre en Gaspésie pour la première semaine de la saison, en rappelant que le prix aux Îles est souvent semblable à celui de la péninsule.
L’Office et l’AQIP évalueront la performance de la nouvelle formule de calcul du prix du homard pour chacune des semaines de la saison avant de s’entendre sur un renouvellement à plus long terme, au-delà de 2021.