Des pêcheurs inquiets de l’avenir de la pêche à la « plaise »
Est-ce bientôt la fin pour la pêche à la plie rouge et à la limande à queue jaune aux Îles?
C’est ce qui tracasse les pêcheurs d’appâts de l’archipel, qui approvisionnent les homardiers en boëtte fraîche depuis l’annonce de la décision d’Ottawa à l’effet d’interdire la capture commerciale du maquereau et du hareng de printemps.
Craignant que le fédéral impose un moratoire sur la pêche à la plie rouge et à la limande à queue jaune, une nouvelle association de pêcheurs a vu le jour afin de faire front commun.
Le Regroupement des pêcheurs d’appâts des Îles compte huit Madelinots possédant des permis pour ces deux poissons de fond, et pour qui il s’agit de la source de revenus principale.
Selon son président, Jean-Bernard Bourgeois, Pêches et Océans Canada jonglerait avec la possibilité de fermer les pêcheries en raison de l’état des stocks des espèces, qui se trouvent au seuil critique depuis belle lurette.
Il affirme que la hausse des prises entre 2021 et 2022 contredit les données de l’évaluation scientifique du MPO.
Celui qui est aussi consultant en communications estime qu’avec une moyenne de 650 paniers de poisson par détenteur de permis, les retombées économiques avoisinent 2,2 millions de dollars.
M. Bourgeois ajoute que les pêcheurs ont agi de concert afin de favoriser la pérennité des espèces, notamment en arrêtant de pêcher la nuit et en mesurant chaque prise à bord.
D’autre part, il soutient que le ministère a aggravé la situation au fil des ans, entre autres en autorisant 125 homardiers des Îles à pêcher la plie rouge et la limande à queue jaune entre 2007 et 2009, une décision qui, à son avis, va à l’encontre de l’idée de protéger la ressource.
Il reproche également un manque de transparence au MPO.
Jean-Bernard Bourgeois est d’avis que le manque de réponse gouvernementale laisse planer une épée de Damoclès au-dessus de la tête des membres du regroupement.
Notons que le ministère doit présenter un plan de rétablissement de la plie rouge en 2023.
Pour réécouter le segment à l’émission Les preuves des faits :