Baleines noires: le MPO conserve le protocole initial, les pêcheurs insatisfaits
L’absence de modifications aux mesures de gestion pour la protection des baleines noires de l’Atlantique Nord pour 2022 laisse les pêcheurs madelinots couci-couça tandis que le fédéral défend son bilan positif.
La marche à suivre de Pêches et Océans Canada stipule que la détection d’un spécimen entraîne une fermeture temporaire de 15 jours dans un quadrilatère de 2000 km2, puis une fermeture saisonnière dans le secteur si une autre baleine y est aperçue entre les jours 9 et 15.
Selon le directeur du bureau de secteur du MPO, Cédric Arseneau, le retour de protocole de fermeture de zones dynamiques, instauré l’année dernière, s’explique par les impacts positifs enregistrés, c’est-à-dire presqu’aucun incident impliquant l’espèce en eaux canadiennes.
Il note un unique changement en vue de la saison 2022, soit l’ajustement aux lignes de 10 et 20 brasses autour de l’archipel, un sujet abordé lors des consultations automnales.
De son côté, le porte-parole des crabiers traditionnels des Îles, Paul Boudreau, se dit déçu que le ministère ne se montre pas plus accommodant vis-à-vis le protocole et les propositions de l’industrie.
La demande fait écho à celles formulées par les homardiers des Îles, qui ont maintes fois exprimé leur désaccord vis-à-vis la durée des fermetures, jugée trop longues alors que les baleines ne semblent que transiter aux abords des Îles.
Le président de la Inshore Fisherman Association, David Burke, est de cet avis et souligne que même s’ils entrevoient une bonne saison, les pêcheurs sont inquiets de la possibilité de devoir déplacer leurs cages si l’espèce en voie d’extinction s’approchait de l’archipel.
La situation était d’ailleurs survenue en mai 2021, lorsque le tiers de la flottille madelinienne avait dû relocaliser ses casiers momentanément.
Cédric Arseneau rétorque quant à lui que les allées et venues des baleines noires demeurent trop imprévisibles pour réviser les périodes de fermeture et que le ministère ne dispose encore que de peu d’informations sur les spécimens qui naviguent dans le golfe.
À noter que nous n’avons pas réussi à rejoindre le Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles (RPPCI) ou l’Association des pêcheurs propriétaires des Îles-de-la-Madeleine (APPIM) afin d’avoir leurs réactions.
Pour réécouter l’entrevue avec Cédric Arseneau:
Pour réécouter l’entrevue avec Paul Boudreau: