Assistance sociale : quand l’amour engendre de la précarité
Une relation amoureuse peut devenir synonyme de précarité financière pour les bénéficiaires de prestations d’assistance-sociale.
Au Québec, deux personnes seules inscrites au programme d’aide sociale cohabitant dans un même logement peuvent chacune toucher un versement mensuel de 726 dollars.
Une ponction équivalente à 175 dollars par personne est toutefois appliquée lorsque ces deux individus sont considérés en couple au sens de la loi, soit après 12 mois de cohabitation, peu importe la nature réelle de leur relation.
La porte-parole du collectif gaspésien pour un Québec sans pauvreté et coordonnatrice de l’organisme Droits Devant, Jacinthe Leblanc, ajoute qu’une personne en couple verra sa prestation amputée en fonction du revenu du conjoint, ce qui augmente la relation de dépendance économique et met à mal la solidarité sociale.
Par ailleurs, Mme Leblanc déplore que le barème utilisé par le gouvernement se réfère à la Mesure du panier de consommation de 2008 et estime à 21 000 dollars le seuil minimal pour subvenir à ses besoins.
En début de mandat, le ministre du Travail, Jean Boulet, s’était engagé à explorer des solutions pour rétablir la situation.
Or, à quelques mois des élections provinciales, le collectif dénonce l’inaction du gouvernement et lui demande de corriger le tir une fois pour toutes.
Au Québec, 84 546 prestataires de l’aide sociale vivent seuls, tandis que l’on compte 6374 couples sans enfants et 9394 avec enfants.
Les personnes de 55 ans et plus représentent 44% des prestataires.
Réécoutez l’entrevue complète ici :