CALACS: 20 ans d’existence propulsés par les avancées sociales
Le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel L’Espoir des Îles célèbre 20 ans d’existence en 2022.
Si la mission du CALACS demeure la même depuis ses débuts, c’est-à-dire de soutenir les victimes de ce type d’agressions en plus de faire de la sensibilisation, l’organisme a évolué au diapason des avancées sociales.
Il faut remonter en 1993 pour que les premiers services d’aide aux victimes d’agressions à caractère sexuel s’organisent au niveau local, mais c’est presque 10 ans plus tard qu’est fondé L’Espoir des Îles, en 2002.
L’actuelle coordonnatrice, Isabelle Cyr, indique que si l’organisme a longtemps souffert de sous-financement à la mission, rendant impossible le maintien des services à l’année sur une longue période, il opère désormais tout au long des quatre saisons.
Parmi les moments marquants de l’histoire du centre d’aide, elle cite l’adhésion au Regroupement québécois des CALACS en 2004, le déménagement dans l’édifice Fernand Cyr et l’agrandissement graduel de l’équipe, mais surtout le mouvement #Moiaussi.
Mme Cyr est catégorique : il y a eu un avant et un après #Metoo pour l’organisme, notamment vis-à-vis son budget de fonctionnement et le nombre de demandes d’aide qui a explosé.
Elle souligne toutefois que malgré les changements de mentalité, certains préjugés ont la couenne dure.
Par exemple, qu’une partie de la responsabilité d’une agression incombe à la victime, que des crimes de ce type s’expliquent par des pulsions incontrôlables ou que de telles situations n’ont pas lieu sur l’archipel.
Elle renchérit que le contexte d’hyper proximité propre aux communautés isolées peut entraver le processus de révélation ou de demande d’aide des victimes au CALACS, puisqu’elles craignent d’être stigmatisées ou d’entacher la vie de leur famille ou de celle de leur agresseur.
Isabelle Cyr se réjouit de constater que le tabou entourant les agressions à caractère sexuel et les discussions à ce sujet tend à disparaître au Québec comme aux Îles, de même que la banalisation de ces actes.
Elle souffle qu’en collaboration avec d’autres organismes qui offrent des services en lien avec ce genre de crime, notamment la violence conjugale, elle travaille sur une campagne de sensibilisation sur le sujet de la pression mise sur les victimes pour dénoncer leur agresseurs.
Pour réécouter l’entrevue courte avec Isabelle Cyr:
Pour la version longue: