Le groupe de travail scientifique des phoques produit son rapport

Le groupe de travail sur la science des phoques de l’Atlantique souligne à grands traits les lacunes dans les connaissances de Pêches et Océans Canada qui permettraient d’évaluer avec précision l’impact de la prédation de l’espèce sur les stocks de poissons.

Si le rapport stipule que le nombre élevé de phoques gris et de phoques du Groenland « a de sérieuses répercussions sur l’écosystème océanique » dans l’est du pays, il conclut aussi que leur étendue ne peut être déterminée avec l’information limitée détenue par le ministère fédéral.

Le groupe de travail estime que des données supplémentaires sur les habitudes alimentaires et de migration de l’espèce, entre autres, doivent être compilées afin de soutenir le ministère dans ses futures mesures de gestion.

Pour Gil Thériault, il s’agit d’un énième document qui n’aura pas de réel impact sur les enjeux défendus par les chasseurs, qui réclament une révision en profondeur des lois entourant l’activité.

Le directeur de l’Association des chasseurs de phoques intra-Québec est d’avis que procéder à plus de travaux de recherche équivaut à repousser les décisions politiques aux calendes grecques.

M. Thériault ajoute que pendant ce temps, les populations de phoques continuent de grandir et d’avoir des conséquences concrètes sur les écosystèmes marins ainsi que sur le quotidien des pêcheurs.

D’autre part, le rapport considère que le gouvernement fédéral doit entrevoir l’espèce comme une ressource et soutenir le développement de nouveaux marchés, ce à quoi a acquiescé la ministre Joyce Murray.

En conférence de presse à Corner Brooks (T-N-L), la ministre Murray a reconnu que les phoques mangent des poissons (source photo: MPO)

Gil Thériault salue l’idée, mais rappelle que pour ce faire, il est impératif que l’approvisionnement en phoques soit facilité pour les chasseurs.

Par ailleurs, la ministre Murray a annoncé la tenue d’un Sommet sur les phoques à St-John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador l’automne prochain afin de réunir dans un milieu les intervenants concernés, ce qui répond à l’une des recommandations du groupe de travail.

Pêches et Océans Canada évaluait en 2017 que la côte est du pays compte environ 425 000 phoques gris et, selon les données de 2019, 7,6 millions de phoques du Groenland.

Pour réécouter l’entrevue avec Gil Thériault: