Un budget fédéral en réponse à la guerre tarifaire

Le budget déposé mardi par le ministre fédéral des Finances, François-Philippe Champagne, témoigne des nouvelles priorités d’Ottawa.

Le plan prévoit des dépenses totales de 585,9 milliards de dollars, avec un déficit s’élevant à 78,3 milliards de dollars.

Le fiscaliste Gino Gosselin, associé à la firme Raymond Chabot Grant Thornton, indique que de nombreuses mesures sont annoncées pour renforcer l’économie canadienne, dans le contexte de la guerre tarifaire initiée par Washington, tels que:

12 milliards $ sur cinq ans pour soutenir les industries les plus touchées par la hausse des droits de douane;
5 milliards $ sur sept ans pour développer les corridors commerciaux avec l’Europe et l’Asie;
2 milliards pour trouver de nouveaux clients internationaux.

Il souligne notamment la bonification du programme d’assurance-emploi, qui vise à soutenir les secteurs touchés par l’augmentation des droits de douane.

Des mesures fiscales sont également annoncées afin de soutenir les petites et moyennes entreprises du secteur manufacturier et de la transformation qui investissent dans de nouveaux équipements ou bâtiments.

Le budget prévoit par ailleurs l’injection de 141 milliards de dollars dans l’économie canadienne au cours des cinq prochaines années. Gino Gosselin souligne que la part du lion de ces investissements est réservée à la défense, aux infrastructures et au logement.

Les députés seront appelés à voter sur l’adoption du budget vers la mi-novembre. Le Bloc québécois et le Parti conservateur ont déjà déclaré leur intention de s’y opposer, tandis que le Nouveau parti démocratique hésite entre appuyer la proposition ou s’abstenir.

Vu que l’adoption du budget est un vote de confiance, son rejet mènerait automatiquement au déclenchement d’un nouveau scrutin fédéral. Or selon plusieurs sources à Ottawa, les partis d’opposition ne souhaiteraient pas provoquer une campagne électorale d’ici la fin de l’année.