Accident mortel sur le Madeleine II: le BST publie son rapport d’enquête
Le Bureau de la sécurité des transports (BST) a publié le rapport d’enquête réalisé à la suite de l’accident mortel survenu lors des opérations d’amarrage du Madeleine II en janvier 2022.
Le document retrace le fil d’évènements ayant conduit au décès du premier officier en service ce jour-là et souligne les multiples facteurs ayant contribué au drame.
Alors que le navire reculait à une vitesse d’environ un nœud dans le cadre des manœuvres d’accostage à Cap-aux-Meules, la première garde montante s’est bloquée sur le treuil, ce qui a eu pour effet d’augmenter la tension au-delà du point de rupture du bollard sur lequel elle était attachée.
À ce moment, le premier officier en service qui devait normalement superviser les opérations avait quitté son poste et manipulait la deuxième garde montante à l’intérieur de la zone de fouet.
Ayant perdu le contact visuel avec son collègue, l’opérateur du treuil n’a pas été en mesure d’avertir l’éventuelle victime du blocage.
Quelques secondes plus tard, la bitte d’amarrage s’est rompue sous la tension, créant un effet de fouet happant mortellement Jean-Nicolas Poirier à la tête et projetant une partie du bollard loin à l’arrière du quai.
L’enquêteur du BST, Yevgen Lezhankin, résume les faits retenus qui ont contribué au décès du premier officier.
La faible capacité de portance des bittes d’amarrage du quai numéro 2 était pourtant un phénomène connu des autorités fédérales.
Selon le rapport, sans infrastructure commerciale «appropriée» et en attente des travaux de réfection de la rampe principale, le Madeleine II devait s’amarrer avec précaution.
L’absence d’une procédure écrite spécifique au nouveau navire est soulignée, bien qu’on mentionne que la coopérative était dotée depuis 2003 d’une procédure générale d’accostage pour l’ensemble de sa flotte.
Le directeur général de CTMA, Emmanuel Aucoin, indique que l’entreprise a agi rapidement pour apporter des correctifs, tel que mentionné dans le rapport d’enquête.
Lors d’un accident maritime majeur, le rôle du Bureau de la sécurité des transports est de déterminer les causes, les facteurs contributifs et les faits établis quant aux risques afin de dégager des recommandations pour les opérateurs commerciaux.
Notons que dans la foulée, Transports Canada et Emploi et développement social avait chacun lancé une enquête.
Réécoutez le segment diffusé à l’émission Les preuves des faits :