De cordages à bows de casiers à homard
Transformer les cordages usés en piquets, en planches pour terrasses extérieures ou en pièces de rechange pour la pêche: c’est la nouvelle idée qui prend forme au lab-usine du Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes (CERMIM).
L’organisme a récemment commencé les tests avec sa chaîne d’extrusion plastique. Les équipements servent à concrétiser une nouvelle avenue qu’explore l’équipe pour recycler les cordes issues des engins de pêche fantômes.
La chargée de projets en économie circulaire Jade Blais explique le procédé.
Le projet a été lancé en octobre 2023 et fait son chemin depuis, notamment en collaboration avec l’Université Sherbrooke pour élaborer les « recettes » de transformation du plastique.
Un premier produit fini retient l’attention: des arceaux – communément appelés bows – pour casiers à homard.

Deux cages avec les arceaux blancs ont été testés lors de la saison de pêche au homard (photo: CERMIM)
Le CERMIM a mandaté l’entreprise Pêcheries Trésors du Golfe pour mettre à l’épreuve deux cages dotées d’arceaux en plastique recyclé lors de la plus récente saison. Les résultats sont concluants, indique Jade Blais.
Le CERMIM souhaite commercialiser certains produits dès 2026. Le centre de recherche est en attente de réponses pour du soutien financier destiné à propulser la production.

Jade Blais tient dans ses mains un piquet fait à partir des cordages (photo: CFIM)
Il n’y a pas que le cordage qui pourrait être revalorisé: les filets de pêche aussi, souligne Jade Blais. Une idée flotte dans l’air: celle d’utiliser les filets de nylon pour créer des filaments pour les imprimantes 3D.
Elle ajoute que plusieurs types de plastique peuvent être fondus et remodelés, ce qui ouvre la porte à créer différents produits.
Le projet a été financé par les deux paliers de gouvernement. Le ministère québécois de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie a investi plus de 250 000 dollars pour le volet recherche-innovation, tandis que Pêches et Océans Canada a versé près de 300 000 dollars pour l’acquisition des équipements de la chaîne d’extrusion.
Outre les partenaires gouvernementaux, on compte une dizaine d’entreprises ou organisations du milieu qui ont participé au projet.

Pour réécouter l’entrevue diffusée à Cap info:









