Libres de choisir: plongée télévisuelle dans l’accès à l’avortement
Avec le documentaire Libres de choisir, les réalisatrices Élise Ekker-Lambert et Julie Boisvert nous rappellent que le droit à l’avortement ne peut être tenu pour acquis.
Le film a été présenté aux Îles, mardi soir, devant une trentaine de personnes dans l’auditorium du Château Madelinot.

De gauche à droite: les réalisatrices Élise Ekker-Lambert et Julie Boisvert, les participantes au documentaire Isabelle Cyr, Jacqueline Côté et la Dre Maude Côté-Leduc (photo: CFIM)
Le documentaire offre une incursion dans le quotidien de cliniques qui offrent les interruptions de grossesse, en braquant la caméra sur les patientes et le personnel médical.
Des femmes de tous les horizons racontent à visage découvert pourquoi elles ont eu recours à un avortement, dans le but de montrer les multiples raisons qui les mènent à prendre à cette décision, explique Julie Boisvert.
Le documentaire aborde aussi le mouvement antiavortement, qui se fait de plus en plus visible et vocal dans l’espace public. Une première « marche pour la vie » a rassemblé plusieurs centaines de manifestants en juin 2024 à Québec. L’événement a aussi eu lieu en 2025 dans la Capitale-Nationale, cette fois-là encore perturbé par des militantes pro-choix.
Des enjeux financiers et logistiques, entre autres, restreignent aussi la liberté de choix et l’accès aux soins au Canada. Par exemple, au Nouveau-Brunswick, les femmes qui veulent interrompre leur grossesse doivent aller soit à Moncton ou à Bathurst. À l’Île-du-Prince-Édouard, c’est seulement en 2017 que les résidentes ont retrouvé l’accès à ces services dans la province.

Citant en exemple les États-Unis, Élise Ekker-Lambert souligne qu’il faut continuer de militer pour protéger le droit à l’avortement.
Libres de choisir, propulsé par Picbois Productions et sorti en février 2025, a récemment remporté deux prix Gémeaux, dont celui pour « Meilleur documentaire : santé, nature, science et environnement ». Il est disponible sur la plateforme Tou.tv.

Notons qu’aux Îles, l’avortement chirurgical est disponible à l’Hôpital de l’Archipel jusqu’à 15 semaines et six jours de grossesse. Après cette date, il faut se rendre à l’extérieur de l’archipel pour subir l’intervention. Les médecins peuvent également prescrire la pilule abortive jusqu’à 8 semaines et six jours.
Selon les données du CISSS, environ 15 demandes d’interruption de grossesse sont traitées par année. Cette demande est stable depuis une décennie, écrit l’agente de communication, Adèle Arseneau.
D’ailleurs, depuis cette année, le CALACS l’espoir des Îles, le Regroupement des femmes La Sentin’Elle et la Maison d’aide et d’hébergement L’Accalmie offrent un service d’accompagnement dans la grossesse, pour aider les femmes à soupeser leurs options. Des travailleuses sont aussi formées pour accompagner les patientes à leurs rendez-vous d’avortement.
Pour réécouter l’entrevue avec les réalisatrices diffusée à l’émission Cap info:



