
« No show » en restauration: les restaurateurs restent sur leur faim
Le gouvernement Legault a récemment déposé un projet de loi pour pénaliser les clients fantômes, au coût de 10 dollars par tête pour les groupes de cinq personnes et plus.
Pour le second et dernier volet de son reportage, le journaliste Olivier Caron s’est intéressé à la réaction du milieu de la restauration à l’égard de ce projet de règlement.
Des restaurateurs madelinots émettent des réserves quant au projet de loi déposé par Québec.
Ils considèrent que la mesure dévoilée en mars dernier n’est pas assez contraignante pour les clients qui n’honorent pas leur réservation.
D’après le chef exécutif du Bistro Accents, Hugo Lefrançois, la loi, telle qu’elle est énoncée, serait d’abord un outil de conscientisation auprès de la population.

Hugo Lefrançois, chef exécutif du Bistro Accents. Photo: CFIM
À l’instar de l’Association Restauration Québec qui demandait une pénalité deux fois plus importante, les intervenants rencontrés jugent dérisoire le 10 dollars par tête prescrit actuellement par le gouvernement.
Ils questionnent également la décision d’acquitter d’éventuelles sanctions les petits groupes de moins de cinq clients qui, selon eux, représentent la majorité des réservations fantômes, aussi appelées « no show ».
Évoquant les réalités multiples dans le domaine de la restauration, certains propriétaires tel que François Gaulin du Quai 360, préféreraient gérer eux-mêmes les pénalités en fonction de leurs besoins.

François Gaulin, propriétaire du Quai 360. Photo: CFIM
Advenant que la loi soit adoptée sans modification, la presque totalité des propriétaires de restos contactés ne prévoit par l’appliquer lors de la prochaine saison estivale.
Ils craignent que les dépenses engendrées par l’implantation d’une telle mesure excèdent les bénéfices générés.
Pour certains, le futur règlement exigerait une automatisation de leur système de réservation, et donc des coûts supplémentaires.
D’autres redoutent que l’obligation de transmettre les données d’une carte de crédit puisse rebuter une partie de leur clientèle.
Mentionnons que tous les citoyens du Québec ont jusqu’au 2 mai pour soumettre leurs commentaires à l’Office de la protection du consommateur à l’égard de ce projet de règlement.
Pour en savoir davantage:
- « No shows » en restauration: les fantômes de l’apéro (23 avril 2025)