Innover avec des bouées à remontée sur demande
Dans les dernières années, de nouveaux engins de pêche visant à prévenir l’empêtrement des baleines noires de l’Atlantique Nord ont vu le jour.
Après le matériel à faible résistance à la rupture et des casiers sans cordage, qui ont produit des résultats mitigés, c’est au tour des bouées à remontée sur demande de se tailler une place dans le paysage maritime.
L’entreprise Devocean, basée à Rimouski, a mis au point une technologie submersible qui pourrait minimiser les risques d’empêtrement des mammifères marins et permettre aux pêcheurs de continuer leurs activités dans les zones fermées à cause de la présence de baleines.
Habituellement, dans le cas de la pêche au homard, par exemple, une ligne verticale relie les casiers au fond de l’eau à une bouée qui flotte à la surface.
Dans le cas des engins de Devocean, le cordage est enroulé à l’intérieur de la bouée, qui coule en compagnie des cages, distingue le président-directeur général de l’entreprise, Carl-Philippe Cyr-Mercier.
Il explique qu’un hydrophone –ou micro sous-marin– envoie un signal acoustique qui déclenche le mécanisme de remontée.
L’équipement est compatible avec le cordage traditionnel, souligne-t-il.
Selon M. Cyr-Mercier, les bouées peuvent être utilisées pour toutes les pêches à engins fixes : homard, crabe et même flétan.
Des essais ont été effectués sur des palangres récemment.
Il affirme que tous les tests réalisés jusqu’à présent sont concluants.
L’entreprise arrive à produire jusqu’à 50 bouées par mois dans son usine.
Pour l’instant, seuls les détenteurs de permis de pêche à des fins expérimentales ou scientifiques peuvent utiliser les bouées à remontée sur demande dans les zones fermées pour présence de baleines.
Des bouées sans cordage semblables ont été développées par deux entreprises gaspésiennes, OCEAN-CAM et TH MR.
Les engins de cette dernière seront mises à l’épreuve par les crabiers du Regroupement des pêcheurs professionnels des Îles-de-la-Madeleine en 2025.
Pour réécouter l’entrevue avec Carl-Philippe Cyr-Mercier: