Fiona : des conditions extrêmes comparables à Dorian dans le golfe
En plus d’avoir fragilisé des infrastructures publiques et privées, le passage de la tempête Fiona a entrainé des conditions extrêmes dans le golfe selon les données du Programme de monitorage de la zone atlantique de Pêches et Océans Canada.
Vents de 125 kilomètres à l’heure et vagues de 16 mètres ont côtoyé une basse pression record.
Un réseau de sept bouées océanographiques automatisées dispersées dans le golfe transmet à toutes les demi-heures des données sur la température de l’air et de l’eau, l’humidité relative, les vents, la salinité et le niveau d’acidité.
Selon l’océanographe spécialiste du Saint-Laurent et directeur du programme de monitorage, Peter Galbraith, les mesures obtenues lors du passage de Fiona sont comparables à celles de Dorian, survenues trois ans plus tôt.
Il rappelle que les effets observés localement dépendent grandement de la trajectoire exacte de la tempête.
La crête des vagues a atteint 16 mètres au Nord-est des Iles en septembre dernier, contre 13 mètres pendant Dorian.
Des chutes de pression record de 51 millibars ont causé un rehaussement de 51 centimètres du niveau de la mer, expliquant près de la moitié de la submersion survenue pendant la journée de samedi.
Le brassage de la colonne d’eau résultant de la puissance de la tempête a entraîné une chute de 6,5 degrés Celsius de la température de la couche de surface et un réchauffement encore plus grand à une profondeur de 35 mètres.
C’est que plutôt que de se disperser dans l’air comme c’est le cas en automne, la chaleur perdue en surface se trouve emprisonnée à des profondeurs qui correspondent à l’habitat du crabe des neiges, poursuit le chercheur.
Selon monsieur Galbraith, la tempête n’aura pas nécessairement d’impact sur la date de formation d’un possible couvert de glace cet hiver.
Bien qu’en brassant la colonne d’eau, une partie du processus de transfert de chaleur ait été mis en marche par le passage de Fiona, la formation de glace nécessite une succession de jours froids faisant chuter la température de la couche mélangée du plateau des Iles sous son point de congélation.
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