Surveiller les baleines noires à vol d’oiseau… et d’avion
En 2017, alors que de nombreux épisodes de mortalité de baleines noires de l’Atlantique Nord font la manchette, le gouvernement canadien se voit obligé de redoubler d’efforts pour protéger l’espèce, notamment pour maintenir son accès au lucratif marché américain de fruits de mer.
C’est l’année suivante qu’est mis sur pied le Programme de surveillance aérienne de l’espèce, copiloté par la biologiste aux mammifères marins de l’Institut Maurice-Lamontagne Caroline Sauvé.
Chaque jour de beau temps entre la fin avril et octobre, son équipe et elle sillonnent les airs à bord d’un Cessna 337 ou d’un Twin Otter afin de repérer les baleines noires qui se déplacent dans le golfe.
Mme Sauvé explique que lorsqu’un spécimen est observé, l’avion s’en rapproche afin de permettre aux chercheurs de confirmer son espèce et, le cas échéant, de le prendre en photo et de récolter certaines informations.
Elle mentionne que l’apparence des callosités blanches sur la tête de l’animal ainsi que la forme de sa nageoire caudale et de son souffle en V sont des caractéristiques propres aux baleines noires, ce qui contribue d’ailleurs à identifier certains individus particuliers.
L’objectif du programme est non seulement de faire l’inventaire de l’espèce en voie d’extinction, mais aussi d’étudier ses déplacements ainsi que sa répartition spatiale dans le Saint-Laurent, qui lui sert de garde-manger.
Caroline Sauvé met en lumière certains constats préliminaires tirés des relevés aériens.
Elle indique que 115 spécimens ont été observés jusqu’à présent dans le golfe en 2022, ce qui correspond à environ un tiers de la population globale de baleines noires de l’Atlantique Nord.
Pour écouter l’entrevue longue durée avec Caroline Sauvé :