Immigration: le milieu nage dans le flou
Les différentes annonces gouvernementales en matière d’immigration créent de l’incertitude dans le milieu.
Entre réduction des cibles d’accueil et resserrement des programmes tant au fédéral qu’au provincial, la valse de modifications entraîne plus de questions que de réponses.
Tout récemment, le gouvernement Legault a gelé deux voies d’accès à la résidence permanente, soit le Programme de l’expérience québécoise, destinés aux étudiants étrangers diplômés, et le Programme régulier des travailleurs qualifiés.
De son côté, après avoir changé les règles concernant l’embauche de travailleurs étrangers temporaires, Ottawa a drastiquement abaissé ses cibles d’immigration pour trois ans.
La conseillère en diversité et en inclusion de la Stratégie d’attraction des personnes, Audrey Robitaille, constate que devant les annonces en série, les nouveaux arrivants sur l’archipel ne savent plus sur quel pied danser.
L’incertitude gagne aussi les entreprises madeliniennes qui se sont tournées vers le recrutement à l’international pour combler leurs besoins de main-d’œuvre.
La Chambre de commerce des Îles recense plusieurs histoires à succès d’immigration économique dans les dernières années, tant en alimentation qu’au sein des services de garde.
Selon son directeur général par intérim, Jonathan Lapierre, les récentes prises de position de Québec alimentent le flou autour de la vision en matière d’immigration, ce qui pourrait nuire aux efforts locaux.
Les coupes dans les cours de francisation en présentiel sont un autre boulet pour les personnes immigrantes.
Par manque de financement, le Centre de services scolaire des Îles met sur pause les formations à compter de la mi-décembre, sans date de reprise à l’horizon.
Audrey Robitaille souligne qu’apprendre le français est non seulement un élément-clé de l’intégration des nouveaux arrivants dans la communauté, mais aussi dans le cadre d’une démarche d’immigration.