Les anciens équipements de l’entreprise Total Océan changeront d’adresse.
Faute d’avoir réussi à s’entendre avec le propriétaire du bâtiment, la Coopérative des pêcheurs des Îles, Écofaune boréale quitte le local situé sur le chemin de la Pointe à Havre-aux-Maisons.
Le Centre collégial de transfert technologique (CCTT) affilié au Cégep de St-Félicien souhaitait signer un bail de plus longue durée pour rester locataire des lieux et faire avancer son projet de centre de valorisation intégré des produits du phoque.

Louis Gagné, d’Écofaune boréale, et Yoanis Menge lors du RDV Loup-marin 2025 (photo: CFIM)
Son directeur, Louis Gagné, espère relocaliser les équipements aux Îles.
Si un local n’était pas sécurisé rapidement, Écofaune boréale entrevoit de déménager le matériel de transformation de gras de phoque dans une communauté côtière du Québec, par exemple en Haute-Gaspésie ou sur la Côte-Nord.
Un comité de sauvegarde piloté par la Corporation de développement et d’innovation La Vague, et réunissant plusieurs acteurs du milieu, dont des élus, est à la recherche d’un nouveau domicile madelinot pour, entre autres, le massif distillateur moléculaire servant à produire de l’huile de loup-marin pharmaceutique.
Une liste de bâtiments potentiels a été épluchée, les promoteurs presque tous rencontrés.
Louis Gagné reste muet sur ce qui a achoppé dans les discussions avec la Coopérative des pêcheurs des Îles, qui a acquis la bâtisse à la suite de la faillite de Total Océan.

La Coopérative des pêcheurs effectue des rénovations majeures sur le bâtiment pour l’adapter à l’entreposage de homard frais (photo: CFIM)
Le président de la coop, Olivier Renaud, écrit que «l’organisation ne peut pas s’engager dans des obligations contractuelles sans avoir obtenu toutes les garanties ou informations nécessaires afin d’assurer la conformité pour la réalisation des activités économiques du locataire» vis-à-vis les leurs.
La production d’huile de loup-marin en flottement
Après s’être porté acquéreur des équipements de Total Océan, Écofaune boréale avait urgemment sollicité des appuis financiers et politiques dans le but de conserver l’expertise et la machinerie sur l’archipel, dans l’optique de mettre sur pied un centre intégré de valorisation des produits du phoque. L’idée derrière le projet est de rassembler en un seul endroit une série d’appareils permettant de traiter l’ensemble des parties du loup-marin et être un lieu d’incubation pour les entreprises. Accueillir des chercheurs, des formateurs ainsi que des étudiants pour développer la filière de manière écoresponsable fait aussi partie du plan.
L’entreprise Boréal Oméga avait répondu à l’appel d’Écofaune boréale et signé une entente d’un an avec le CCTT pour l’utilisation de ses équipements, dans le but de tester des procédés industriels pour manufacturer une huile de phoque pharmaceutique. Boréal Oméga visait la production de 25 000 litres en 2025 et convoitait les marchés africains pour la commercialisation de gélules d’oméga-3.
En entrevue avec CFIM, le directeur général de Boréal Oméga, Michel Lacroix, indique que le partenariat a pris fin dans la foulée du déménagement des équipements, mais ne ferme pas la porte à resigner une entente avec Écofaune boréale, sous plusieurs conditions.
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