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Île Brion: la télémétrie au service de la recherche sur le requin blanc et le phoque gris

Les phoques gris capturés à l'Île Brion ont été munis d'un émetteur satellite (sur la tête) et d'un transmetteur acoustique portatif (sur le dos) par les chercheurs (source photo: MPO)

Îles de la Madeleine

Fin juin, une équipe de chercheurs du ministère de Pêches et Océans Canada était de passage aux Îles-de-la-Madeleine afin de réaliser un double mandat.

Leur mission? Étudier l’utilisation de l’habitat marin du secteur de l’Île Brion par deux espèces ainsi que leurs interactions : le requin blanc et le phoque gris.

Chaque année, à Cape Cod aux États-Unis, entre 100 et 200 requins blancs sont équipés d’émetteurs acoustiques afin de récolter des données sur leurs comportements lors de leurs déplacements sur la côte atlantique de l’Amérique du Nord.

En 2021, cinq hydrophones – des micros sous-marins – ont été déployés autour de l’Île Brion dans le but d’améliorer la couverture acoustique dans le golfe du Saint-Laurent afin de faciliter leur repérage, explique Xavier Bordeleau, chercheur scientifique à Institut Maurice-Lamontagne.

Les premiers relevés ont confirmé que les requins sont nombreux à fréquenter le secteur, ce qui a mené cette année à l’ajout de stations d’écoute supplémentaires de part et d’autre de l’archipel, indique-t-il.

L’Île Brion est d’autant plus un secteur d’intérêt en raison de la présence d’une grande colonie de phoques gris, qui constituent une proie de choix pour les requins blancs.

Les études sur la trajectoire et les habitudes du prédateur, considéré comme une espèce en péril au Canada, se font en parallèle d’une recherche semblable sur les phoques gris de l’Atlantique.

Depuis 1993, des émetteurs satellites sont installés sur la tête de pinnipèdes afin de surveiller la dynamique et l’évolution des populations, de même que leur impact sur les autres espèces aquatiques.

Xavier Bordeleau, chercheur en écologie des pinnipèdes et des relations proies/prédateurs (source photo: MPO)

Xavier Bordeleau mentionne que cette année, en plus des transmetteurs qui permettent un retour en temps réel sur leur position, les huit phoques gris capturés ont été pourvus de récepteurs acoustiques portatifs.

Il s’agit de travaux de longue haleine, souligne le chercheur, qui produiront des données plus révélatrices sur la présence des requins blancs au Canada atlantique dans les trois ou quatre prochaines années.

Il ajoute que les suivis sur les phoques gris devraient proposer sous peu une mise à jour du portrait du cheptel de l’Île Brion, qui constitue la 2ème plus grande colonie de l’espèce au pays.


Pour réécouter l’entrevue intégrale avec Xavier Bordeleau :

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