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Le Cégep de la Gaspésie et des Îles s’inquiète pour l’avenir de son campus montréalais et de ses étudiants étrangers

Publié par Antonin Valiquette

Îles de la Madeleine

L’offre de cours pour des étudiants étrangers au campus montréalais du Cégep de la Gaspésie et des Îles est mise en péril pour l’automne prochain en raison d’un gel des autorisations fédérales.

Le ministère québécois de l’Enseignement supérieur avait d’abord suspendu en décembre l’émission des certificats d’acceptation durant son enquête sur l’encadrement des étudiants étrangers, dans laquelle le Cégep régional était impliqué de par son partenariat avec le collège privé Matrix.

Le campus de Montréal du Cégep de la Gaspésie et des Îles

En janvier, la Cour supérieure avait cependant invalidé la suspension qui causait préjudice aux 500 anciens étudiants indiens et aux 300 nouveaux inscrits ayant déjà payé leurs inscriptions pour la prochaine session.

Toutefois, la directrice du Cégep Yolaine Arseneau explique que la session d’automne, qui serait offerte à distance étant donné la fermeture des frontières avec l’Inde qui est aux prises avec de fortes éclosions de COVID-19, est toujours mise en péril par Ottawa qui retient la livraison des visas et des permis d’études pour des étudiants qui avaient entamé leurs démarches avant le début de la pandémie.

La directrice générale du Cégep de la Gaspésie et des Îles, Yolaine Arseneau

Les étudiants étrangers espèrent étudier au Québec pour ensuite y immigrer à la suite de l’obtention de leur diplôme :

Les cours dispensés au collège montréalais rapportent environ un million de dollars par année au budget de fonctionnement de l’établissement régional, une source de revenus qui permet notamment au cégep de développer ses infrastructures et de mettre à jour ses équipements informatiques:

Malgré les difficultés administratives et judiciaires qui ont éclaboussé le Cégep de la Gaspésie-les Îles depuis son association avec le collège Matrix, dont l’ancien responsable du recrutement, Naveen Kolan, a déjà fait l’objet d’accusations de fraudes, l’ancien directeur de l’institution régionale, Yves Galipeau, estime toujours que le jeu en a valu la chandelle :

L’ancien directeur du Cégep GIM, Yves Galipeau
Crédit: Meggy Turbide

Yolaine Arseneau dit attendre impatiemment les résultats de l’enquête sur la qualité de l’enseignement collégial dispensé aux étudiants étrangers dans une dizaine de collèges privés du Québec, en assurant elle aussi que les standards professionnels du secteur public sont appliqués dans l’offre de cours du campus de Montréal.

Du côté du ministre fédéral de l’Immigration, Marco Mendicino, son attaché de presse, Alexander Cohen, assure par courriel que malgré les retard dans la livraison des permis d’études attribuables à la perturbation de la migration mondiale causée par la pandémie, les étudiants étrangers peuvent « compléter leur programme en ligne sans incidence sur leur permis de travail postdiplôme ».

Le cabinet ajoute que les demandes sont traitées individuellement et que le télétravail des employés est ralenti par les répercussions de la pandémie sur les systèmes d’immigration.

On précise que le processus de vérification a été simplifié au cours de la dernière année et que des ressources ont été ajoutées, notamment 62 nouveaux postes dans le bureau de Sydney en Nouvelle-Écosse, afin de traiter les dossiers plus rapidement.

Mme Arseneau a d’ailleurs demandé à la ministre Danielle McCann d’intervenir directement auprès d’Ottawa afin d’accélérer le traitement des dossiers étudiants.

La ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann

La directrice des communications au cabinet de la ministre McCann a déclaré par voie de courriel que c’est au gouvernement fédéral de prendre ses responsabilités par rapport aux demandes de visas, en ajoutant cependant que les résultats de l’enquête portant sur les pratiques de certains établissements privés non subventionnés seront présentés prochainement.

Yolaine Arseneau affirme que les étudiants étrangers inscrits au campus montréalais sont pris en otage par l’imbroglio administratif qui menace aussi les 200 emplois qui sont attachés au programme, sans compter les retombées économiques pour la région qui se chiffrent en millions de dollars.

Collaboration: Laurence Dami-Houle

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