Le golfe du St-Laurent subit le ressac de la crise climatique
Souffrant des effets de la crise climatique, le golfe du Saint-Laurent est en proie à de grands changements.
Ce fut le sujet d’une conférence donnée dans le cadre du congrès annuel de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche, qui se déroule cette semaine à Québec.
Différents phénomènes affectent les nombreuses espèces qui y vivent, dont le réchauffement des eaux.
Le biologiste en évaluation des stocks pour Pêches et Océans Canada Hugo Bourdages a rappelé que les températures moyennes des profondeurs du golfe sont passées de 5,2°C en 2009 à 7,0°C en 2022, un seuil qui n’avait jamais été franchi auparavant.
Il affirme que le réchauffement des eaux fait à la fois des gagnants et des perdants au sein de l’écosystème marin, selon l’habitat et les températures que les créatures préfèrent.
Contrairement aux crevettes nordiques, par exemple, le homard et le flétan atlantique y trouvent leur compte, constate-t-il.
Deux autres phénomènes impactent la vie dans le Saint-Laurent: la baisse de la concentration en oxygène dans les eaux profondes et l’acidification des milieux aquatiques.
Hugo Bourdages explique que puisque les océans absorbent plus de CO2 en raison de l’activité humaine, le golfe s’acidifie, ce qui vient fragiliser les espèces à coquilles.
Ces bouleversements dans la chimie de la mer entraînent aussi des modifications dans la chaîne alimentaire du golfe, une autre variable à prendre en compte, ajoute le biologiste de l’Institut Maurice-Lamontagne.
Hugo Bourdages conclut en soulignant que chaque espèce réagit et répond différemment aux effets des changements climatiques… pour le meilleur et pour le pire.
Pour réécouter l’entrevue diffusée à l’émission Les preuves des faits: