Premières discussions autour d’un projet de tannerie locale afin de valoriser la filière de la fourrure
Une tannerie locale pourrait voir le jour au cours des prochaines années dans l’archipel afin de valoriser la filière de la fourrure du phoque, qui est actuellement chassé surtout pour son huile et pour sa viande.
C’est du moins ce qu’espère l’Association des chasseurs de phoques Intra-Québec (ACPIQ) qui a invité le gestionnaire administratif d’Écofaune boréale, un centre collégial de transfert de technologie spécialisé en traitement de la fourrure nordique, à rencontrer certains intervenants intéressés au projet de tannerie.
Louis Gagné expliquait aux personnes rassemblées vendredi pour une rencontre d’information que son équipe travaille sur des méthodes de tannage écoresponsables en partenariat avec d’autres centres de transfert, par exemple pour récupérer sur plusieurs cycles l’eau utilisée dans les foulons et pour trouver des alternatives à l’utilisation de certains produits chimiques.
Il précise que le rôle de son organisme serait de tester, d’éprouver et de remettre à une entreprise cliente une feuille de route adaptée au type d’animal exploité et aux objectifs de bonnes pratiques pour une éventuelle tannerie artisanale professionnelle :
De son côté, le directeur de l’ACPIQ, Gil Thériault, souligne l’importance de développer la filière de la fourrure dans l’industrie du phoque, de façon écologique et économiquement rentable, afin de pousser plus loin la valorisation de l’ensemble de l’animal.
Il fait valoir qu’aujourd’hui, on doit parfois payer pour envoyer les peaux à l’enfouissement, alors que la chasse aux phoques était principalement motivée par le marché de la fourrure dans les années 80 :
Louis Gagné et Gil Thériault soulignent que divers programmes de soutiens financiers existent pour financer les études et l’acquisition de nouveaux équipements expérimentaux à Écofaune Boréal afin de sécuriser le démarrage d’une entreprise de tannage qui pourrait éventuellement traiter plusieurs milliers de peaux par année dans l’archipel.
Parallèlement, une tannerie pourrait aussi permettre de rentabiliser la peau du bétail traité à l’abattoir de Pointe-Basse.