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Une « prise de sang » pour bonifier le carnet de santé des poissons

Fanny Fronton menant des tests sur une morue (photo: courtoisie)

Îles de la Madeleine

Chez les humains, une biopsie liquide permet de détecter des traces laissées par une maladie dans les fluides.

Ainsi, au lieu d’un prélèvement de tissus, il suffit d’une simple prise de sang pour révéler la présence d’une tumeur.

Et si cette technique pouvait être employée dans les sciences halieutiques?

C’est ce que cherche à déterminer la doctorante en biologie à l’Institut national de recherche scientifique Fanny Fronton.

Plutôt que d’être armée d’un scalpel, elle opte pour la seringue pour mener des tests sur les trois espèces de poissons auxquelles elle s’intéresse dans le cadre de son projet de recherche.

L’objectif : bonifier le carnet de santé des populations de morue franche, de flétan de l’Atlantique et de turbot (flétan du Groenland), qui font déjà l’objet d’évaluation des stocks par Pêches et Océans Canada.

Des informations très précieuses se cachent dans le sang des poissons, plus particulièrement dans les microbiomes, c’est-à-dire dans les groupes de bactéries qui s’y trouvent, selon Mme Fronton.

Fanny Fronton (photo: courtoisie)

Elle trace un parallèle avec le microbiome intestinal de l’humain, qui peut être affecté par des facteurs environnementaux ou les habitudes de vie.

Mieux comprendre et cartographier le microbiome circulant de chacune des espèces pourrait permettre de tirer des conclusions sur l’état de santé des poissons, avance-t-elle.

Le but est de développer de nouveaux biomarqueurs qui pourraient par exemple prédire le rétablissement ou l’effondrement d’un stock.

Les changements au sein des bactéries peuvent témoigner par exemple de stress environnementaux et/ou de la présence d’un pathogène, illustre Fanny Fronton.

La doctorante indique avoir terminé la caractérisation des microbiomes circulants du flétan de l’Atlantique et du turbot, qui possèdent certaines des mêmes bactéries.

Fonctionner avec des prises de sang comporte plusieurs avantages.

Il s’agit d’une technique non invasive et plus éthique qui n’exige pas la mort du poisson, ni une logistique de transport et d’entreposage complexe, contrairement aux prélèvements de tissus ou d’organes, fait-elle valoir.

Fanny Fronton espère compléter sa thèse de recherche d’ici deux ans, mais continuera de publier les résultats de son projet au fil de ses avancées.


Pour réécouter l’entrevue diffusée à l’émission Les preuves des faits:

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