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L’UQAR et Merinov ont mis au point un nouveau maillon faible pour les crabiers

(Photo: Merinov)

Îles de la Madeleine

L’entrée en vigueur en 2024 de l’obligation de se munir d’engins de pêche sécuritaires pour les mammifères marins force les chercheurs à faire preuve d’ingéniosité pour créer de nouveaux équipements.

Les initiatives liées aux maillons faibles, qui doivent se casser sous une pression de 1700 lbs pour limiter les empêtrements des baleines, se multiplient dans la région du Golfe, notamment du côté de la Gaspésie.

L’Université du Québec à Rimouski et Merinov ont dévoilé jeudi une nouvelle technologie de maillon faible destinée aux pêcheurs de crabe des neiges.

Le prototype de système à double seuil de rupture est placé entre le casier et le cordage vertical relié à la bouée, et fonctionne comme un cylindre hydraulique, aussi appelé « vérin », explique le chercheur industriel Jérôme Laurent.

Le maillon faible développé par Merinov et l’UQAR (photo: Merinov)

En fonction de la durée de la tension exercée sur le matériel, le mécanisme tient le coup lorsque les prises sont remontées pendant la pêche, mais peut aussi se rompre au bout de quelques minutes lorsqu’une baleine s’accroche dans le cordage, détaille-t-il.

En développement depuis 2019, le prototype a aussi été élaboré en concertation avec des pêcheurs gaspésiens, notamment le président de l’Association des crabiers de la péninsule, Daniel Desbois.

Il indique que jusqu’à présent, le dispositif répond aux besoins exprimés par les crabiers, soit la fiabilité, l’abordabilité  et la facilité d’utilisation, en plus d’avoir l’avantage de ne pas requérir de modifications à bord des bateaux.

Après des tests en laboratoire, le pêcheur et les scientifiques ont mené une série d’essais en mer à l’été et à l’automne 2022, qui se sont révélés concluants, souligne-t-il.

Les prototypes disponibles seront mis à l’épreuve lors de la saison de pêche qui débute sous peu, ajoute-t-il, tandis que le chercheur Jérôme Laurent  voit le potentiel de mener des expériences ailleurs qu’en Gaspésie.

Le projet est soutenu financièrement par des crabiers gaspésiens, les Industries Fipec inc, Pêches et Océans Canada, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) ainsi que le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).

Les investissements privés et publics totalisent environ 800 000 dollars depuis l’amorce de la recherche.


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