Pêche au homard: deux records brisés, une « saison exceptionnelle »
Le moral est très bon au sein des associations de pêcheurs de homard de l’archipel quelques jours après la fermeture de la saison.
Avec un volume de prises et une valeur des débarquements record, il y a de quoi se réjouir, résume le président du Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles, Charles Poirier.
Selon les données préliminaires de l’Office des pêcheurs de homard des Îles, la valeur cumulative s’élève à plus de 118 millions de dollars tandis que les captures avoisinent les 14 750 000 livres, soit un bond de 10 % vis-à-vis le sommet historique atteint en 2020.
La hausse des débarquements pourrait s’expliquer par une multitude de facteurs, souligne Charles Poirier, qui est d’avis que les mesures de conservation de la ressource semblent porter fruit.
Ce sont surtout les pêcheurs du nord de l’archipel qui ont profité de l’abondance de homard, avance-t-il, un refrain repris par l’Association des pêcheurs propriétaires et la Inshore Fisherman Association.
Un rapport de Pêches et Océans Canada estimait qu’à la 3e semaine d’activités, les homardiers de Pointe-aux-Loups et de Grosse-Île enregistraient respectivement des taux de captures de 87 % et 85 % supérieurs vis-à-vis la même période en 2021.
Ce sont des chiffres exceptionnels, remarque le président de la Inshore, David Burke, qui qualifie la saison de « très satisfaisante » et marquée par des conditions météorologiques favorables.
Le président de l’APPÎM, Mario Déraspe, abonde dans le même sens.
Il considère que l’augmentation notable des prises est venue compenser la diminution des prix versés à quai, mais ajoute que les factures salées du carburant et des appâts laissent une ombre au tableau.
Exacerbées par les nombreuses fermetures de zones du côté des autres provinces maritimes, les craintes entourant la présence de baleines noires de l’Atlantique nord dans les eaux côtières des Îles ne sont finalement plus qu’un mauvais souvenir pour les homardiers madelinots cette année.
Cela dit, le gouvernement fédéral a toujours dans la mire d’imposer dès 2023 l’obligation de se munir d’engins de pêche sécuritaires pour les mammifères en voie d’extinction, notamment des cordages à maillons faibles.
Les trois représentants d’associations de pêcheurs des Iles comptent faire front commun pour exiger que la mesure n’entre en vigueur qu’en 2025 afin que les recherches et phases de tests d’équipements soient concluantes.
Pour réécouter l’entrevue avec Charles Poirier, du RPPCÎ :
Pour celle avec Mario Déraspe, de l’APPÎM :
Pour celle avec David Burke, de la Inshore Fisherman Association (en anglais/in English) :