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Quand l’itinérance se dévoile

Îles de la Madeleine

Auparavant « cachée », l’itinérance sort de l’ombre aux Îles-de-la-Madeleine, exacerbée par la hausse du coût de la vie, la crise du logement et les effets à long terme de la pandémie.

Le portrait du phénomène est disparate, souligne d’emblée le travailleur du milieu Mario Pichette : sur l’archipel, on parle plutôt de personnes sans domicile fixe de tous âges, sexes et milieux socio-économiques.

Si l’itinérance n’a pas le même visage que dans les grands centres, elle est pourtant bien présente, même si on ne peut pas la chiffrer, martèle l’organisatrice communautaire au CISSS des Îles, Nathalie Bourgeois.

De plus, le phénomène fluctue de manière saisonnière, exprime Mario Pichette, qui indique remettre des « kits de survie » pendant l’été, qui comprennent notamment une tente, un sac de couchage et des couvertures.

L’hiver dernier, des personnes sans-abri ont dû se réfugier dans le portique de l’hôpital madelinot, privées de leur réseau de soutien habituel en raison des mesures sanitaires – un événement exceptionnel, souligne Nathalie Bourgeois.

Depuis la pandémie, M. Pichette travaille surtout au maintien au logement des personnes en situation de précarité qu’il rencontre, indique-t-il.

Dans le but de prévenir l’itinérance, il leur remet des bons d’achat pour les biens essentiels, par exemple pour de l’essence ou l’épicerie, afin d’éviter que les individus n’aient à choisir entre payer le loyer ou les médicaments.

Nathalie Bourgeois et Alain Bourgeois, du CISSS des Îles, ainsi que Mario Pichette ont rencontré les médias la semaine dernière pour discuter de la problématique

D’autre part, l’organisme Carrefour Unité pilote un projet de frigo communautaire et de halte-chaleur afin de répondre aux besoins sur le terrain, annonce Nathalie Bourgeois.

Preuve que l’enjeu est de plus en plus présent sur l’archipel, le CISSS des Îles a remis sur pied son Comité sur l’itinérance en 2020.

L’établissement hospitalier a aussi substantiellement bonifié les ressources allouées à son Programme dépendance itinérance, avec deux personnes œuvrant à temps plein plutôt qu’une journée d’activités par semaine, ajoute Nathalie Bourgeois.

Elle estime d’ailleurs qu’il y a peu de chance que le phénomène se résorbe dans les prochaines années vu le contexte économique actuel, mais croit en le pouvoir du milieu de se concerter et de se mobiliser.


En lien avec ce sujet : Nuit des sans-abri: mobiliser et sensibiliser la communauté (octobre 2022)

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