Transports Canada et le ministère fédéral des Pêches et des Océans dévoilaient jeudi matin les ajustements aux mesures gouvernementales de protection des baleines noires pour la saison 2021.
Le MPO dévoile une modification au protocole de fermeture dynamique des zones de pêche, particulièrement pour le crabe des neiges, en précisant que l’observation d’une ou plusieurs baleines par des moyens acoustiques ou visuellement, à partir de la surveillance aérienne, entraînera la fermeture dynamique d’une zone de 2000 km2 pour au moins 15 jours.
Après neuf jours de fermeture, si une baleine est à nouveau repérée dans la zone, la fermeture saisonnière sera déclenchée, alors qu’en 2020, où on n’a recensé aucun décès ni empêtrement en eaux canadiennes, la fermeture saisonnière était mise en place dès la deuxième observation, sans délai.
Selon la directrice des programmes nationaux chez Pêches et Océans, Élise Lavigne, cette façon de faire permet de garantir la certitude d’une présence continue des baleines dans une zone sans affaiblir le niveau de protection :
L’autre nouveauté consiste en la création d’un groupe de travail technique composé d’experts, de biologistes, de représentants de l’industrie de la pêche et de fonctionnaires du MPO, sans nécéssairement y inviter de pêcheurs.
Le ministère travaille actuellement sur la composition du groupe qui se réunira trois ou quatre fois durant l’année afin de discuter des mises à jour potentielles à apporter aux mesures de protections en 2021 en plus de réfléchir aux mesures de gestion pour 2022 :
Alors qu’on prévoyait pour cette année l’imposition de cordages munis de points de ruptures faibles, qui sont censés se rompre sous la pression exercée par une baleine noire et ainsi éviter les décès liés aux empêtrements, le MPO repousse cette exigence à l’an prochain en expliquant que la pandémie a retardé la phase expérimentale de cette mesure.
Élise Lavigne, précise que le ministère n’entend pas appliquer l’utilisation des cordages avec des points de ruptures faibles de façon mur à mur.
Elle se dit consciente des enjeux soulevés par des pêcheurs qui rapportent par exemple que les conditions de mer autour des Îles posent un obstacle pratique dans les pêcheries du crabe des neiges ou du homard, puisque sans un cordage robuste la remontée des casiers peut s’avérer difficile lorsqu’elles se trouvent sur un fond rocheux et un cordage sensible serait susceptible d’augmenter le nombre d’engins perdus en mer, qui posent eux-mêmes un risque pour les baleines :
En se basant sur les observations des dernières années, le MPO prévoit que les baleines noires fréquenteront particulièrement le secteur de la vallée de Shediac dans le sud du golfe, à la sortie de la Baie-des-Chaleurs.
Le ministère ajoute que les zones de restriction d’activités de pêches ou de transports maritimes spécifiques seront annoncées prochainement dans ce secteur.
D’autre part, Transports Canada imposera à nouveau une limite de vitesse de 10 nœuds aux bateaux de plus de 13 mètres du 28 avril jusqu’au 15 novembre, tout en maintenant deux corridors de navigation à vitesse régulière au sud et au nord de l’Île d’Anticosti, à condition de n’y observer aucun mammifère en voie d’extinction.
Le ministère reconduit la zone de réduction volontaire de la vitesse à l’embouchure du Détroit de Cabot, en précisant que 45% des navires ont choisi de réduire leur vitesse à 10 nœuds dans ce secteur en 2020.
On estime la population de baleines noires à 366 individus cette année.