En comité consultatif du homard de la zone 22 jeudi, le superviseur local à la conservation et protection, Simon Richard, annonçait que des efforts supplémentaires seraient portés pour endiguer les levées de cages multiples.

Les associations de pêcheurs évoquaient la problématique, de plus en plus fréquente selon eux, en déplorant l’impunité des contrevenants et allant jusqu’à suggérer l’abandon de la condition de permis si les autorités sont incapables de la faire respecter.

Selon M. Richard, la mesure est légalement applicable mais reconnaît qu’elle impose des difficultés opérationnelles pour les huit employés de son service qui doivent surveiller 325 pêcheurs, qui disposent chacun de 273 casiers :

D’autre part, Simon Richard répète que les pêcheurs devront respecter les conditions de l’heure de départ à la mise à l’eau du 8 mai pour conserver la permission octroyée en 2014 de sortir du quai 15 minutes avant l’ouverture.

Le superviseur local à la protection et à la conservation au MPO, Simon Richard

Si la permission accordée à l’administration portuaire de Grande-Entrée, qui est tolérée dans d’autres ports de pêche, permet d’éviter les étranglements à la sortie du quai, d’autres conditions de navigation à l’extérieur des brise-lames peuvent aussi poser des risques, annulant ainsi l’objectif de sécurité accrue :

Sans se donner de critères d’évaluation précis pour mesurer le niveau de respect de l’heure et de la distance permise cette année, Simon Richard souligne que la décision de maintenir ou d’abolir la permission en 2022 se prendra en concertation avec l’administration portuaire de Grande-Entrée.

Ce sont 133 pêcheurs de homard madelinots, sur la flotille de 325 détenteurs de permis, qui ont rempli le sondage de Pêches et Océans Canada sur une première imposition de taille maximale à respecter dans la première pêcherie de l’archipel.

Près de 70% des répondants votent pour rejeter à la mer les homards avec un céphallothorax plus long que 145 millimètres dans un souci de conservation de la ressource, les gros crustacés étant de meilleurs géniteurs.

Le direteur du bureau de secteur au MPO, Cédric Arseneau

Bien que le taux de participation au sondage ne représente que 41% de la flotille, le directeur du bureau de secteur du MPO, Cédric Arseneau, estime qu’en extrapolant les résultats obtenus à l’ensemble des détenteurs, on considère l’appui à la nouvelle mesure de gestion suffisamment représentatif pour aller de l’avant :

Le biologiste expert et responsable de l’évaluation des stocks de homard pour l’Institut Maurice-Lamontagne, Benoît Bruneau, affirmait jeudi au comité consultatif de la zone 22 que la mesure serait sans doute bénéfique mais pas nécessaire.

Selon Cédric Arseneau, la présentation du biologiste, qui montrait notamment que les homards de plus de 145 mm représentent moins d’un pour cent des prises aux Îles, supporte l’implantation de la taille maximale.

Le directeur du bureau de secteur ajoute que le risque de laisser trop de gros homards dans le fond de l’eau, qui bloqueraient alors l’accès aux cages pour les homards de taille légales, est minime :

Les usines de transformation appuyaient aussi à la rencontre du comité consultatif l’imposition d’une taille maximale pour des raisons commerciales, puisque la demande du marché pour les gros homards à la carapace trop dure, est très faible.

Le comité consultatif de la pêche au homard de la zone 22 vise la date du 8 mai pour l’ouverture de la saison 2021 qui se terminerait alors au 10 juillet.

Les pêcheurs présents ont averti le directeur de secteur de Pêches et Océans, Cédric Arseneau, que l’absence de glaces provoque déjà un ensablement particulièrement important des ports, notamment dans ceux de Pointe-Basse et de Grosse-Île.

Le direcrteur du bureau de secteur du MPO aux Îles, Cédric Arseneau

Selon M. Arseneau, l’absence de glaces pourrait toutefois permettre d’entamer les relevés bathymétriques rapidement, en précisant que la CTMA qui opère le dragage à contrat, devra planifier ses propres opérations :

De son côté, le superviseur à la protection et à la conservation, Simon Richard, affirmait qu’il pourrait s’agir de la dernière année où les pêcheurs pourront sortir du quai à l’avance afin d’éviter les embouteillages.

Le superviseur local à la protection et à la conservation au MPO, Simon Richard

Selon lui, la permission qui autorise depuis quelques années les bateaux à quitter l’enceinte du quai 15 minutes avant le départ officiel, fixé à 5 heures du matin, n’améliore pas vraiment la sécurité des pêcheurs en plus de relever que les constats d’infractions et les avertissements pour des départs hâtifs, sont de plus en plus nombreux :

Advenant des facteurs de délais comme l’obstruction des ports ou des vents supérieurs à 20 noeuds, Pêches et Océans conviendra d’un ajustement à la date d’ouverture avec les trois associations de pêcheurs plutôt qu’avec les dix administrations portuaires, tel que décidé en 2019.