La seconde saison de pêche commerciale au calmar a été lancée un peu plus tôt ce mois-ci sur fond d’incertitude, ressentie à la fois par les détenteurs de permis et le ministère fédéral.

Malgré un « retour en force » en eaux canadiennes noté dans les relevés annuels de Pêches et Océans Canada autour de 2020, aucun encornet rouge nordique n’a été capturé l’an dernier.

Le directeur du bureau de secteur du MPO aux Îles, Cédric Arseneau (photo: CFIM)

Le portrait ne risque guère d’être plus rose cette année, anticipe le directeur du bureau de secteur aux Îles du MPO, Cédric Arseneau.

Dans le but d’offrir plus de flexibilité aux pêcheurs, le ministère a convenu d’assouplir les conditions de pêche commerciale jusqu’en 2025.

La limite sur le nombre d’engins de pêche a été retirée et l’appel de sortie en mer peut dorénavant être fait une heure avant le départ.

Le feu vert pour la saison a aussi été donné plus tôt que l’an passé, tandis que la pêche sera permise dès avril en 2024 et 2025.

Le pêcheur Ghislain Cyr rétorque qu’il s’agit de changements mineurs qui ne donneront pas l’élan ou les connaissances nécessaires aux 14 détenteurs de permis pour aller à la recherche des bancs de calmar.

Le pêcheur d’expérience Ghislain Cyr (photo: CFIM)

Il ne s’explique pas le refus du MPO d’autoriser une pêche mixte, par exemple avec le flétan.

M. Cyr déplore également un manque de communications en lien avec la pêche récréative au calmar, qui peut, elle, être pratiquée tant que les prises ne sont pas vendues.

La saison commerciale s’étale jusqu’au 31 décembre.

Pour réécouter le segment diffusé à l’émission Les preuves des faits:

Les 21 membres de l’Association des pêcheurs de sébaste des Iles veulent être des acteurs clés dans la relance de la pêcherie, sous moratoire depuis 1995.

Un quota expérimental de 373 tonnes leur a été alloué en vue de la saison 2023-2024, qui se déroule jusqu’au 14 mai l’an prochain.

Le président de l’association, Jean-Bernard Bourgeois, souligne que les pêcheurs sont très enthousiastes et que le délai accordé permettra de bien se préparer cet automne.

Il ajoute que l’allocation sera utilisée afin de réactualiser les méthodes de pêche et de faciliter le transfert des connaissances entre les membres plus jeunes et ceux plus expérimentés.

Les débarquements de la pêche expérimentale devraient pour le moment être utilisés comme appât pour le homard.

Jean-Bernard Bourgeois mentionne par ailleurs qu’un transformateur a déjà signifié son intérêt à recevoir les captures, soulignant que la relance doit s’organiser en partenariat avec d’autres acteurs du milieu.

M. Bourgeois considère qu’un quota expérimental est un signe encourageant en vue de la relance commerciale ainsi qu’une marque de confiance de la part du ministère des Pêches et des Océans.

Rappelons que l’association milite pour une répartition équitable des quotas de sébaste entre les 80 capitaines propriétaires détenteurs de permis au Québec, comme c’est le modèle dans plusieurs autres pêcheries.

Tous les ports de pêche des Iles ont connu une hausse des captures de homard en 2023, à l’exception de l’Ile d’Entrée et de Pointe-aux-Loups.

Les données préliminaires transmises par Pêches et Océans Canada à la fin de la saison font état d’une hausse globale des prises de 3%, avec 6,9 millions de kilogrammes débarqués.

Les chiffres ventilés permettent de constater des écarts positifs de 2% à 5% pour six des neufs quais de l’archipel.

C’est à Millerand que la plus forte augmentation a été observée, avec des débarquements de 13% supérieurs à ceux de l’an dernier, alors que la flottille comptait un pêcheur de plus parmi ses rangs.

Les captures ont cependant diminué de 20% vis-à-vis la précédente saison du côté de Pointe-aux-Loups, ce qui représente 30 000 kg de homard débarqués en moins.

Un recul de 3% a aussi été enregistré à l’Ile d’Entrée, qui compte 13 pêcheurs.

Notons que la cinquième semaine de la saison a été particulièrement difficile dans l’ensemble des havres de pêche des Iles en comparaison avec l’an dernier, avec des diminutions des captures allant de 5% à 31%.

L’Association des pêcheurs de sébaste des Îles a obtenu un quota expérimental de 373 tonnes pour la saison 2023-2024.

L’organisation qui représente 21 des 26 détenteurs madelinots de permis de poisson de fonds à engin mobile de moins de 65 pieds, dont les 8 membres du Regroupement des pêcheurs d’appâts des Iles, se réjouit de l’annonce dans une perspective de relance durable de la pêcherie.

Cette allocation fait suite à la visite de la ministre des Pêches et des Océans, Joyce Murray, en mars dernier et au rehaussement de 2500 à 5000 tonnes des allocations de pêche expérimentale pour le sébaste.

Rappelons que plusieurs pêcheurs des Iles sont sur les rangs en attente de la reprise commerciale de cette espèce sous moratoire depuis 1995, dont les stocks sont désormais évalués à 4,3 millions de tonnes.

La députée de Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine, Diane Lebouthillier, considère qu’il s’agit d’un bon signe en vue d’un retour en force de la pêche au sébaste, mais évite d’avancer une date.

Pour le moment, les captures autorisées d’ici au 14 mai 2024 pourraient être utilisées comme appât pour le homard, tel que suggéré par le Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Iles.

Par ailleurs, Diane Lebouthillier a aussi profité de sa visite pour rencontrer les représentants de Madelipêche, qui détenait environ 25% de l’allocation commerciale totale de sébaste au moment du moratoire.