Une chirurgienne qui exerce depuis plusieurs années sur l’archipel a été reconnue coupable par son ordre d’avoir brisé le secret professionnel.
Le Collège des médecins du Québec a condamné la docteure Marjolaine Bourque à deux semaines de radiation temporaire pour avoir enfreint notamment le code déontologique entre avril 2012 et décembre 2021.
La médecin a emmagasiné 1182 fichiers comportant des informations de nature confidentielle de 250 patients sur une plateforme de stockage infonuagique familiale accessible à son ex-conjoint.
Après leur séparation en décembre 2021, l’intimée ne peut plus se connecter à la plateforme et «constate un bris de confidentialité car son ex-conjoint lui révèle qu’il a analysé les photos sauvegardées» ainsi que partagé les clichés avec des «tiers» (dont des journalistes), peut-on lire dans le document juridique.
C’est d’ailleurs l’homme, dont l’identité est frappée d’une ordonnance de non-publication, qui a dénoncé son ex-compagne en mai 2022.
Il a ensuite retiré sa plainte quelques semaines plus tard.
En août de la même année, la Dre Marjolaine Bourque autodivulgue la situation à son employeur et à différentes instances, l’enquête est rouverte.
Selon un témoignage écrit, la vaste majorité des photos enregistrées datent d’entre juin 2020 et décembre 2021.
La chirurgienne a été employée au CISSS des Îles à différentes intervalles depuis 2010.
À ce jour, elle possède des privilèges pour effectuer du dépannage dans le cadre du groupe concerté en chirurgie générale.
Elle travaille actuellement à l’Hôpital Fleury de Montréal.
On ignore pour le moment de quel établissement proviennent les patients touchés par le bris de confidentialité.
Par courriel, le CISSS local indique avoir pris acte de la décision du Collège des médecins et demandé un avis juridique.
L’hôpital est aussi en attente du rapport final du tribunal «pour discuter des enjeux en comité de gestion des risques».
Notons que dans la décision du conseil de discipline, il est mentionné que la docteure Marjolaine Bourque éprouve des regrets et utilise maintenant la plateforme créée par les établissements de santé où elle pratique pour y sauvegarder des photos prises dans le cadre de ses fonctions.