L’état des stocks du buccin est jugé préoccupant par Pêches et Océans Canada, qui ajustera les mesures de gestion pour la pêcherie dès 2023.
Les débarquements [de buccin] sont en déclin dans la zone 15 depuis 2018, passant de 252 tonnes cette année-là à 76 tonnes lors de la plus récente saison.
Selon le directeur du bureau de secteur des Îles, Cédric Arseneau, la baisse des prises par unité d’effort, couplée aux parasites qui affectent ces mollusques, mène les biologistes à lancer un signal d’alarme.
Lundi, lors du comité consultatif sur l’espèce, les pêcheurs ont critiqué l’utilisation d’un seul indicateur pour tirer des conclusions sur l’état des stocks, ce qui leur paraît insuffisant pour une prise de décision éclairée de la part du ministère quant à l’avenir de leurs activités.
Les pêcheurs ont aussi fait valoir que la présence du buccin sur les sites de pêche traditionnels est inconstante au fil des saisons, voire des semaines, ce qui ne semble pas être pris en compte dans l’équation, à leur avis.
Il n’y a effectivement pas de relevé scientifique effectué pour le buccin, reconnaît Cédric Arseneau, mais il indique que le MPO est prêt à collaborer avec les 11 détenteurs de permis afin de déterminer des indicateurs indépendants de la pêche.
Toutefois, dans un but d’assurer la pérennité des stocks de mollusques, le ministère doit ajuster ses mesures de gestion à court terme, maintient-il, détaillant quelques-unes des propositions étudiées.
De leur côté, les pêcheurs ont souligné que puisqu’aucun d’entre eux n’atteint son quota individuel de 30 tonnes depuis plusieurs années, il leur apparaît inutile de jouer avec le total autorisé de capture pour la zone 15.
Notons que seuls six détenteurs de permis sur 11 sont allés pêcher cette année, notamment en raison du prix à quai de 1 $/lb et des coûts d’opération qui augmentent.
Le MPO est d’ailleurs en cours de rédaction d’un Plan de gestion intégrée de la pêche pour l’ensemble de la région du Québec.
Pour réécouter le segment à l’émission Les preuves des faits :