La protection de la biodiversité était au cœur des préoccupations citoyennes soulevées lors d’une consultation publique en lien avec le Parc éolien de Grosse-Île, estimé à 70 millions de dollars.
Les promoteurs du projet envisagent d’ajouter quatre éoliennes de 4,2 mégawatts chacune dans le secteur de la Dune-du-Nord, à quelques kilomètres des installations déjà existantes.
Moins d’une dizaine d’insulaires se sont présentés à la salle communautaire de la mairie, mardi soir, afin d’obtenir plus d’explications de la part de la Communauté maritime sur le projet de règlement adopté en novembre pour modifier le schéma d’aménagement et de développement actuel.
Les élus désirent remplacer l’affectation « conservation » du territoire de 75 hectares ciblé par les promoteurs afin d’y permettre la production d’énergie éolienne.
(Source: MunÎles)
Toutefois, le règlement n’entrerait en vigueur que si le projet est approuvé par le palier provincial, qu’il passe le test du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et qu’un contrat d’achat est signé avec Hydro-Québec, a expliqué Serge Bourgeois.
Le directeur des projets de développement du territoire de la Municipalité s’est toutefois buté à la réticence des résidents dans la salle, qui s’inquiètent que les éoliennes soient installées dans un milieu dunaire et que deux d’entre elles soient établies dans l’habitat floristique protégé du corème de Conrad.
(Source: MunÎles)
La teneur des discussions n’était pas sans rappeler celles entourant la préservation de cette plante menacée lors de la construction du Parc éolien de la Dune-du-Nord, en 2019.
Le Parc éolien de la Dune-du-Nord a été mis en service en décembre 2020, mais inauguré en septembre 2021. La protection du corème de Conrad avait constitué un enjeu probant lors de la réalisation du projet.
Advenant que le projet va de l’avant dans sa formule actuelle, des processus de compensation seraient sur la table, a souligné Serge Bourgeois en réponse aux citoyens, qui ont tout de même cherché à savoir si d’autres sites avaient été considérés par les promoteurs.
La crainte que le raccordement par câble sous-marin des Îles au réseau principal d’Hydro-Québec soit abandonné au profit de l’expansion de la filière éolienne a également été avancée par les participants, même si la société d’État a affirmé qu’il s’agissait toujours du scénario privilégié en septembre.
Les commentaires et questionnements amenés à la Communauté maritime seront transmis aux actionnaires du projet, soit la Régie intermunicipale de l’énergie Gaspésie–les Îles, Valeco Énergie Québec et Plan A Infrastructure, a indiqué le maire par intérim, Gaétan Richard.
Une consultation publique a aussi été menée dans l’est de l’archipel à ce sujet il y a quelques semaines.
S’il se concrétise, le Parc éolien de Grosse-Île pourrait engendrer des revenus de plus de 100 000 dollars par année pour la municipalité anglophone, en marge des redevances de la Régie intermunicipale de l’énergie et du montant du bail que paieraient les promoteurs pour le site.
Selon les données des actionnaires, l’ensemble des six éoliennes permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la centrale de 33 000 tonnes par année.
Pour réécouter le segment diffusé à l’émission Les preuves des faits :